Le projet Tor, l’organisation derrière le réseau informatique décentralisé Tor, a été lourdement impacté par la pandémie de COVID-19. Des licenciements sont donc inévitables pour l’entreprise, qui a publié un communiqué dans lequel Isabela Bagueros, sa directrice exécutive, explique que « nous avons dû abandonner 13 personnes formidables qui ont contribué à mettre Tor à la disposition de millions de personnes dans le monde ».
Mme Bagueros précise que l’équipe de base de 22 personnes est prête à reprendre le projet et à tenter de le sortir de la crise. Le modèle économique de Tor repose principalement sur les dons, mais le contexte actuel pousse les donateurs à privilégier les organisations liées à la santé. Cela rend difficile pour Tor de réunir suffisamment de fonds et pourrait à terme causer la disparition de ce projet existant depuis 2002. Le projet Tor n’est d’ailleurs pas le seul à être touché par cette crise, de nombreuses grandes entreprises comme GoPro, Tesla, Disney, Yelp, etc. licencient également du personnel.
En tant que réseau informatique décentralisé, Tor a pour but de protéger la vie privée et la liberté d’expression de ses utilisateurs en leur permettant de naviguer anonymement sur Internet. Depuis son lancement, il a été largement utilisé par des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des personnes vivant dans des pays où la censure est présente pour contourner cette censure et publier ou accéder à des informations sensibles. Tor est également connu pour être l’une des portes d’entrée du darknet, un réseau informatique parallèle sur lequel sont disponibles des contenus illégaux tels que de la drogue, des armes ou des documents volés. Toutefois, Tor a également été critiqué pour son utilisation par des criminels et des terroristes pour commettre des activités illégales en toute impunité. Malgré ces critiques, le projet Tor reste un outil important pour la liberté d’expression et la vie privée sur Internet. Depuis son lancement il y a 18 ans, Tor est fréquemment utilisé comme un outil permettant de contourner la censure sur Internet et est également connu pour être l’une des portes d’entrée du darknet. Cependant, la crise sanitaire actuelle pourrait mettre en danger l’avenir de ce projet.