Clearview IA, sous les feux des projecteurs
La start-up Clearview AI, connue pour son application Smartcheckr destinée aux forces de l’ordre, s’est retrouvée sous le feu des projecteurs. Le New York Times a en effet révélé que l’entreprise a vendu des millaires de photos collectées abusivement sur les médias sociaux. En réponse à cette révélation, des restrictions et une plainte collective ont été déposées aux États-Unis.
Plaintes et lettre ouverte à destination de Clearview
Une plainte collective a été déposée en vertu de la loi de l’Illinois sur la confidentialité des informations biométriques (BIPA), qui vise à protéger les habitants de l’État contre l’utilisation de leurs données biométriques sans consentement. Les plaignants exigent que leurs données soient protégées et non vendues à des tiers, que leurs photos soient supprimées de la base de données de Clearview et que des dommages et intérêts leur soient versés. Toutefois, il n’est pas certain que Clearview soit capable de supprimer des photos spécifiques de sa base de données sur demande. Du côté français, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a mis Clearview en demeure de cesser le traitement et de supprimer les données dans un délai de 2 mois.
Dans le cadre d’une lettre ouverte, le sénateur démocrate Edward Markey a demandé des explications à Clearview AI, notamment concernant les agences qui utilisent son application, les failles de sécurité découvertes, les données auxquelles les employés peuvent accéder et la présence d’enfants de moins de 13 ans dans le système. Ces questions restent actuellement sans réponse de Clearview.
Restrictions de l’usage par les forces de l’ordre
Plusieurs services de police ont interdit l’utilisation de Smartcheckr par leurs agents, mais il n’y a actuellement pas de directive obligeant les entités à obtenir l’approbation de l’utilisation de ces technologies. Cependant, des problèmes ont été soulevés concernant la vérification de l’approbation de l’utilisation de ces méthodes par l’entité elle-même. Ainsi, bien que la police de New York n’a pas renouvelé Smartcheckr après une période d’essai, plusieurs policiers du NYPD ont continué à l’utiliser sur leurs téléphones.
Réponse de Clearview
En réponse à tout cela, Clearview AI a indiqué que les données ne seraient pas vendues à des tiers et que les photos seraient définitivement supprimées de sa base de données. Le PDG de la société, Hoan Ton-That, a quant à lui affirmé que l’application Smartcheckr n’était pas utilisée par les forces de l’ordre du New Jersey et qu’elle n’était disponible que pour les agences américaines et canadiennes. Enfin, il a promis de répondre à la lettre du sénateur Markey dans les prochains jours.