Dans le cadre de l’urgence climatique, de nombreuses start-up et entreprises du numérique s’engagent à trouver des solutions pour accompagner la transition écologique. Cependant, la plupart d’entre elles sont encore loin d’atteindre la neutralité carbone et sont confrontées à la tentation du greenwashing, c’est-à-dire la pratique de donner une image « verte » de l’entreprise qui est en réalité loin de respecter les normes environnementales.
Le numérique, un levier pour la transition écologique
Le numérique peut jouer un rôle important dans la transition écologique, en mettant en place des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique. Quelques exemples de secteurs dans lesquels le numérique peut contribuer à cette transition sont les suivants :
Développement de nouvelles mobilités avec des énergies renouvelables : le numérique peut être utilisé pour développer des solutions de transport alternatives, comme les transports en commun intelligents ou les véhicules autonomes à énergie propre, qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Décarbonation de l’industrie : le numérique peut aider à optimiser les processus industriels, en utilisant par exemple de l’analyse de données pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire les émissions de CO2.
Optimisation de la chaîne logistique : le numérique peut être utilisé pour améliorer la gestion de la chaîne logistique, en utilisant des outils de suivi et de planification pour éviter les trajets inutiles et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Meilleur recyclage des déchets : le numérique peut être utilisé pour améliorer le tri et le recyclage des déchets, en utilisant par exemple des technologies de reconnaissance visuelle pour identifier les différents types de déchets et les orienter vers les filières de recyclage appropriées.
Réduction de la consommation d’énergie des entreprises et des bâtiments : le numérique peut être utilisé pour optimiser la consommation d’énergie des bâtiments et des entreprises, en utilisant par exemple des capteurs pour surveiller et contrôler la consommation d’énergie, ou en développant des systèmes de gestion de l’énergie intelligents qui permettent de réduire les coûts et les émissions de gaz à effet de serre.
En somme, le numérique peut être un levier important pour la transition écologique, en aidant à mettre en place des solutions qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter au changement climatique. Cependant, il est important de souligner que cette transition ne pourra se faire sans une réelle volonté politique et une collaboration active entre les différents acteurs concernés.
Les objectifs ambitieux de la transition écologique
Pour lutter contre le réchauffement climatique, il est essentiel de mettre en place des solutions qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est dans ce cadre que l’accord de Paris, signé en 2015 lors de la COP 21, vise à limiter le réchauffement climatique à 2 °C maximum d’ici la fin du 21ème siècle. Cet objectif implique de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990.
En Europe, l’Union européenne s’est également fixée l’objectif de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050. Pour y parvenir, l’UE a mis en place un pacte vert qui vise à mettre tous les secteurs (climat, environnement, énergie, agriculture, industrie, transports, finance…) sur la voie de la transition écologique. L’objectif de cet accord est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990.
Il est clair que ces objectifs sont ambitieux et qu’il faudra des efforts soutenus de tous les acteurs pour y parvenir. Cela impliquera notamment de développer de nouvelles technologies et de mettre en place de nouvelles pratiques qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de s’adapter au changement climatique déjà en cours.
L’intérêt grandissant des investisseurs pour les greentechs
Le pacte vert européen et les objectifs de la transition écologique suscitent un intérêt grandissant des investisseurs pour les entreprises spécialisées dans les technologies durables, appelées « greentechs ». En France, le secteur des greentechs a vu ses levées de fonds passer de 558 millions d’euros en 2019 à 1,6 milliard d’euros en 2021, selon un rapport de Bpifrance. Plus de 1800 entreprises de ce type sont désormais recensées en France, principalement dans les secteurs de l’énergie renouvelable, du verdissement de l’industrie, de l’économie circulaire, de l’efficacité énergétique et de la mobilité durable.
Cette tendance est également observable à l’échelle internationale, avec des investissements en hausse dans les greentechs dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis et en Chine. Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les investissements dans les technologies de l’environnement ont augmenté de 50% entre 2014 et 2019, atteignant un niveau record de 735 milliards de dollars en 2019. Cet intérêt grandissant des investisseurs pour les greentechs reflète la reconnaissance de l’importance de ces technologies pour accompagner la transition écologique et répondre aux défis liés au changement climatique.
Les entreprises du numérique doivent faire preuve de transparence pour éviter le greenwashing
Bien que de nombreuses entreprises du numérique s’engagent dans la transition écologique en proposant des solutions durables, elles sont souvent accusées de « greenwashing », c’est-à-dire de donner une image de marque écologique sans pour autant respecter cette promesse. Le greenwashing est un problème fréquent dans les secteurs de la technologie et de l’énergie, qui ont tendance à mettre en avant leurs initiatives écologiques sans fournir de preuves concrètes de leur impact réel sur l’environnement.
Pour éviter le greenwashing, il est important que les entreprises du numérique soient transparentes sur leurs pratiques en matière de durabilité. Cela peut inclure la publication de bilans carbone détaillés, la mise en place de programmes de certification environnementale, la réalisation de audits indépendants et la communication sur les progrès réalisés dans les domaines de l’efficacité énergétique, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’utilisation de matériaux durables.
En s’engageant de manière transparente dans la transition écologique, les entreprises du numérique peuvent montrer leur engagement à répondre aux défis de l’urgence climatique et à protéger l’environnement. Elles peuvent également inspirer confiance auprès de leurs clients et de leurs investisseurs en montrant qu’elles sont responsables et qu’elles prennent leurs responsabilités en matière de durabilité. Enfin, en faisant preuve de transparence, les entreprises du numérique peuvent contribuer à construire une industrie durable qui répond aux besoins des générations actuelles tout en préservant les ressources naturelles pour les générations futures.
L’exemple d’Amazon
Il est vrai que Amazon a été accusé de greenwashing et critiqué pour son impact environnemental et pour ne pas être suffisamment transparent sur ses pratiques environnementales. La société est accusée de ne pas faire assez pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, notamment celles liées à ses activités de livraison et de stockage.
Malgré ces critiques, Amazon a récemment annoncé un objectif de neutralité carbone pour 2040 et a fait des investissements importants dans les énergies renouvelables et la technologie de l’hydrogène. La société a également lancé des initiatives pour encourager l’adoption de pratiques durables par ses fournisseurs et ses clients.
Cependant, il reste à voir si ces efforts seront suffisants pour répondre aux préoccupations environnementales et mettre fin aux accusations de greenwashing qui pèsent sur Amazon. En effet, il est difficile de se prétendre écologique lorsque l’on est une entreprise telle qu’Amazon, qui favorise la surconsommation et génère une activité qui pollue, comme avec sa flotte d’avions Prime Air. De plus, la pratique du greenwashing, c’est-à-dire la communication sur des engagements environnementaux qui sont en réalité peu significatifs ou qui masquent des pratiques non durables, est courante chez Amazon et d’autres entreprises du numérique. Ainsi, il est important que ces entreprises soient transparentes sur leur empreinte environnementale et mettent en place des actions concrètes pour réduire leur impact sur l’environnement, plutôt que de simplement communiquer sur le sujet.
Afin de réussir la transition écologique, les entreprises du numérique doivent être transparentes et s’assurer de mettre en place des solutions réellement durables, plutôt que de se contenter de pratiques de greenwashing. Cela nécessite un effort collectif de la part des entreprises, des investisseurs et des gouvernements.